Une plage déserte
Et pourtant une présence
Le feu est encore tiède
Les enfants sont partis.
Les gitans vagabonds
Ont abandonné cet endroit
Ils partent en quête
D'un nouvel avenir
Toujours traqués
Toujours rejetés.
Ces pauvres fugitifs
N'ont rien pour rester
" Interdit aux nomades "
Voilà la seule pancarte
Qui, partout, dans les rues
Ornent leur passage.
Ils ne savent pas lire
Mais ça, ils le comprennent.
Adieu les feux de joies
Les cris, les rires, les voix
Qui du haut de chez moi
Me berçaient chaque soir.

De ma fenêtre je voyais
Vivre ce peuple pourtant gai.
La tristesse de leurs chants
Est là comme pour nous dire
" N'oubliez pas, braves gens,
C'est vous qui nous faites fuir ".
Moi je voulais qu'ils restent
Ces gens d'un autre monde
Ce peuple de franchise
Qui est autre que nous
Par leur sincérité.
Si j'avais pu deviner
Que ce matin ils seraient loin
Je me serais dérangé
Pour leur serrer la main.
Mais toujours en fuite
Ils partent à la nuit
Et le vide s'installent
Car ils n'ont rien laissé
Sur cette plage déserte
Où flânent mes pensées.