L'ORDRE DES CHOSES
 
   
Il est passé par là et a regardé
Il avait à ce moment envie de voir et de s'arrêter…

Qu'a-t-il vu qui puisse intéresser son regard
Stopper son élan
L'attirer à ce moment ?

Un sourire figé
Une image arrêtée

Lui prit l'envie de communiquer
De prendre contact
D'aborder…

Il se prit au jeu de la discussion
Et en fit chaque jour la répétition

Leurs âmes ont communiqué
Ont appris à se connaître
Sans avoir vraiment besoin de s'apprivoiser
Comme si chaque cran de l'un correspondait aux crans de l'autre
Les choses s'emboîtaient…

Il était séduit. Emballé. Transporté. Intéressé. Attiré. Décidé…

Elle, se méfiait car de nombreuses années les séparaient…
Elle, de son côté ne voulait pas être amoureuse… Elle était frileuse…
Mais elle sentait bien qu'en elle-même ce jeune charmeur ne lui était pas indifférent

Puis vint le temps de la rencontre
Mettre un corps par-dessus l'âme…
Ça faisait peur ; ils eurent du mal…

Mais malgré les 14 ans qui les séparent
Il se passait quelque chose d'indéniable…
Ils se sont d'abord beaucoup donné.
Même lui. Malgré ce qu'il voulait bien accepter de laisser aller…
Puis, il a tout joué en retenue. Tout décidé en non avenu…
Il a clamé haut et fort que cette histoire ne prendrait pas de place
Que dans sa vie, « Elle », n'y aurait pas sa place…
Il a très vite construit un mur de glace
De ceux qu'on peut faire fondre mais qui jamais ne cassent…

Puis elle est devenue à ses yeux quelque chose d'embarrassant…
Quelque chose de trop… quelque chose de gênant…

Puis il s'est mis à la traiter comme ça…
Comme quelqu'un qu'on n'attend pas.
Comme quelqu'un qui ne compte pas
Comme quelqu'un qu'il ne voit pas
Comme quelqu'un qui ne l'intéresse pas
Comme quelqu'un à qui l'on ne cause pas
Avec qui on arrête d'éprouver de la joie…

Mais il ne lui dit pas : « j'arrête là »…
Il laisse faire… mais s'en va…

Elle, de son côté, toute déboussolée
Se dit « on ne m'y reprendra plus…
Je ne dois pas être faite pour être aimée… »
Il me faut donc oublier… et marcher… avancer… continuer…

 

Elle s'était dit qu'elle avait rencontré le bonheur
La joie, l'amour sincère qu'on nomme « âme-sśur »
Mais si elle a été seule à y croire c'est que ça n'a pas existé…
Si elle fut seule à avoir envie de prolonger
C'est qu'il n'y a que pour elle que ça a compté…

Mais elle n'a que trop tardé à le laisser partir… à le laisser filer…
Depuis le temps qu'elle s'est aperçu de sa disparition mentale
Pourquoi a-t-elle voulu attendre sa disparition physique ?
Lâcheté ? Frilosité ?
Il est grand temps de le laisser aller…

 
 
   
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